1. |
Violence
03:37
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Je marche souvent en silence
Le long d’une route couleur offense
Et baisse les yeux pour n’y croiser
Personne
Fatiguée d’être ce chien fidèle
Qu’on ne sort même plus à Noël
Ce cadeau qu’on déballe
Qui reste sur la table
***
Personne
Je ne veux croiser personne
Je n’en veux à personne
À part moi
Personne
Je n’en veux à personne
Ne veux croiser personne
Même pas moi
***
J’avance souvent en silence
Le long d’un fleuve aux bras violence
Qui me tend le manteau
Quand je brûle sous ma peau
Les berges se changent en arène
Le chien s’est transformé en hyène
Les murènes hors de l’eau
Le fleuve couleur ébène
***
Personne
Je ne veux croiser personne
Je n’en veux à personne
À part moi
Personne
Je n’en veux à personne
Ne veux croiser personne
Même plus moi
***
Dans le silence
Et en personne
Il faudrait que je me pardonne
Avant
Que tout s’écroule
Avant
Que l’eau déborde.
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2. |
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Je porte la rage à mon cou
Et l’abîme dans le ventre
Dans le ventre
J’ai la rage, comme beaucoup
Tellement que mes mains tremblent
Mon corps veut fendre
Y’a plus grand-chose de bien à dire
Vraiment tout à reprendre
Tout à repeindre
En blanc sang
C’est ta main que je veux tenir
Tenir dans l’avalanche
Lente avalanche
Elle s’en vient
***
Veux-tu être la main
Qui me retient
Qui me retient
Veux-tu être la main
Qui me retient
Qui toujours revient
***
C’est la fin des mésanges
Le ciel est mauve, noir et orange
J’ai ce rêve indécent
Qu’on pourrait fuir par en-dedans
J’ai pas la force pour moi
Mais je l’aurai pour toi
Je n’aurai pas d’enfant
Nous sommes la fin des branches
Nous sommes l’avalanche
***
Je porte la rage à mon cou
Je m’habitue à peine
Pourtant la peine
Je connais.
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3. |
Parfois, on change
03:45
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Parfois on aime les gens
Mais parfois on change
Alors on change
D’adresse
J’aimais notre appartement
Je l’ai meublé de patience
Puis j’ai changé
D’adresse
J’aimais nos plantes carnivores
Mais tu peux les laisser sécher
Car j’ai changé
D’adresse
***
Il paraît
Qu’on ne s’en veut pas
Il paraît
Qu’on s’en est remis déjà
Et selon les contes
Ou ce que j’en crois
Ils vécurent heureux
Chacun chez soi
***
Parfois on cherche refuge
Et on trouve rempart
Alors on prend
Adresse
J’aimais notre appartement
Mais je crois que j’aimais surtout
L’odeur
De l’adresse
***
Séparons-nous les biens et les torts
Séparons-nous
Les biens
Et les torts
***
On ne s’en veut pas trop
Selon la version officielle
Chacun vole
De ses ailes
C’est pas vraiment faux
Selon la version plus cruelle
Les fantômes rôdent
Les fantômes rôdent
***
Parfois on aime les gens
Mais parfois on change
Alors on change
D’adresse
Parfois on change les gens
Ensuite il faut
Les laisser changer
Changer d’adresse.
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4. |
Contre nous
04:19
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Je crois qu’on m’a appris
À toujours faire
Sans les autres
Je crois que j’ai recopié
La leçon
Avec un peu trop de fautes
Tu m’as ouvert tes bras
Je me suis effondrée
Contre toi
Peau de chagrin
Marquée au fer
S’est laissée rhabiller de soie
Tu es devenu tout
Je suis devenue nous
Enfer et contre nous
***
Je crois qu’on m’a appris
À trop en faire
Pour les autres
Je crois que j’ai
Lentement appris
À être une autre
Croix de fer
croix de bois
Si tu mens
J’irai en enfer pour toi
Je sais déjà comment faire
J’irai par tous tes chemins de croix
Je suis devenue nous
Je suis devenue floue
Enfer et contre nous
***
Je crois qu’on a
Lentement dérivé
L’un sur l’autre
Nous deux, ce continent
Où ne poussent plus
Que les fautes
Épuisée
La terre est épuisée
Plus rien ne repoussera
Épuisée
Je me suis épuisée
Plus rien à donner de moi
Croix de fer, croix de bois
J’ai emprunté
Tous tes chemins
de croix
J’aurais dû voir sur le plan
L’enfer
C’était trop loin pour moi
J’étais devenue nous
J’étais devenue floue
Enfer et contre nous.
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5. |
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Dites-moi quoi faire de mon corps
Après le crime
Après le crime de l’aurore
Pendant le crime de l’hiver
Dites-moi quoi faire de mon corps
Je ne sens plus rien
Je ne sens plus rien en dehors
Je ne sais plus rien d’hier
***
L’écran ne fonctionne plus
Le froid consume les corps
Rien ne me réchauffe plus
Rien ne me réchauffe plus
Laisse le rideau tomber
Laisse-le sur tes épaules te déposer
Tu t’es senti seul trop longtemps
***
Dites-moi où cacher mon corps
Après le crime
Après le crime de l’aurore
Pendant le crime de l’hiver
Dites-moi où cacher mon corps
Qu’il disparaisse
Qu’on ne le voit plus au dehors
Qu’il se fonde avec l’hiver
***
L’écran ne fonctionne plus
Le froid consume les corps
Rien ne me réchauffe plus
Rien ne me réchauffe plus
Laisse le rideau tomber
Laisse-le te réchauffer
Tu t’es senti seul trop longtemps.
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6. |
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Tu es encore venu chez moi
Encore venu parler
Je t’ai encore regardé parler
Je me suis encore vue me taire
Tu dis parler c’est partager
Et tu dis qu’il faut partager
Mais t’as le même sens du partage
Que la reine d’Angleterre
***
Why is it always about you ?
I wonder why you don’t care
Depuis que tu parles de toi
J’aurais pu, j’aurais pu
Why is it always about you?
I wonder why you don’t care
Depuis que tu parles de toi
J’aurais pu j’aurais pu
Et pendant que tu colles chez moi
Et que tu parles encore de toi
Je me demande combien de temps
Tu tiens sans poser de questions
Je me demande ce que j’attends
Y’a aucun clou dans ton spectacle
Je questionne mon sens des affaires
T’écouter me coûte cher
***
Why is it always about you ?
I wonder why you don’t care
Depuis que tu parles de toi
J’aurais pu, j’aurais pu
Why is it always about you ?
I wonder why you don’t care
Depuis que tu parles de toi
J’aurais pu j’aurais pu
***
J’me suis trouvée quatre cheveux blancs
J’aurais pu écrire un roman
Quarante-huit-mille enfants sont nés
J’aurais pu faire l’amour et recommencer
Quatorze espèces se sont éteintes
J’aurais pu affronter mes craintes
Sauter quatre fois par la fenêtre
Pour un peu moins te connaître
J’aurais pu
J’aurais pu
Améliorer mon anglais
Why is it always about you ?
I wonder why you don’t care
Depuis que tu parles de toi
J’aurais pu, j’aurais peut-être dû
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7. |
Vieille dame
03:58
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Le triangle n’est plus isocèle
Entre toi l’épine et la rose
Si tu choisis l’épine au cœur
Donne-moi l’parfum
Ça me prend quelque chose
J’ai cette envie lancinante de toi et
Royale fringale d’autre chose
L’amour est un pouvoir sous-naturel
Pour moi, même si je l’ose
Tu es le venin le virus le vaccin
Le berceau du voyage et sa fin
La main qui me pousse et me retient
De la chute, la vitesse et le point
Tu es l’orage qui gronde à ma porte
La seule question qui m’importe
La seule réponse dont je me fous
Car moi je peux vivre sans nous
Les vieilles dames comme moi savent
Qu’elles n’ont besoin de personne
Qu’elles n’ont besoin de personne
Sauf des autres
Je maudis amoureusement les autres
Les années lassent hélas et laissent loin de nous
Trop de sœurs et trop de frères
Les années passent et placent
Ce doux vertige en nous
Le vertige de perdre
J’ai avalé des couleuvres
Dormi face contre terre
J’ai lavé mon linge sale
En jouant au solitaire
Je suis toujours
Remontée au front
J’ai contribué à la guerre
J’ai éloigné les langues sales
J’ai appris à me taire
Et à chérir ceux qui sont
Le venin, le virus, le vaccin
Le berceau du voyage et sa fin
La main qui me pousse et me retient
De la chute, la vitesse et le point
Ils sont l’orage qui gronde à ma porte
La seule impasse qui m’importe
Le seul chemin dont je me fous
Car moi je ne sais qu’aller chez nous
Les vieilles dames comme moi savent
Qu’elles n’ont besoin de personne
Sauf des autres
Des autres
Je maudis amoureusement les autres.
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8. |
Me fais pas croire
03:24
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Il est maintenant
Maintenant l’heure de se taire
Avant d’éteindre la lumière
Tu me trouveras
En dedans
Il est maintenant
Peut-être l’heure des commentaires
Si tu prétends
Que t’as encore pas mal de choses à faire
T’as quoi de plus
Important?
Depuis quand on s’aime
Comme des amis
Sans la peau
Moi je veux qu’on s’aime
Depuis quand on se ment ?
Me fais pas croire qu’à ne rien faire
On saura mieux qu’avant
Viens par là qu’on s’aime
Moi des amis j’en ai trop
Moi je veux qu’on s’aime
Comme avant
Comme avant
Me fais pas croire qu’à ne rien faire
On sera mieux
Il est maintenant
Maintenant l’heure de se plaire
Non, nos corps nus
Ne sont plus de très grands mystères
Mais y’a quelque chose
D’émouvant
Il est maintenant
Maintenant l’heure de se taire
Maintenant l’heure de se taire
De se taire
De se taire
Depuis quand on s’aime
Comme des amis
Sans la peau
Moi je veux qu’on s’aime
Depuis quand on se ment ?
Me fais pas croire qu’à ne rien faire
On saura mieux qu’avant
Viens par là qu’on s’aime
Moi des amis j’en ai trop
Moi je veux qu’on s’aime
Comme avant
Comme avant
Me fais pas croire qu’à ne rien faire
On sera mieux
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9. |
Apocalypse
01:26
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10. |
Revenir
04:40
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Revenir à l’endroit
Où j’ai changé
Revenir à l’endroit
Une fois l’orage passé
À chaque pierre sa croix
On ne raconte pas
Ce qu'on veut oublier
Revenir à l’endroit
Des trois grands cerisiers
Les fruits sont toujours là
Les visages sont tombés
Juste ici, à l'endroit
Où un morceau de moi
S'est effacé
Revenir à l’endroit
Où dorment les hyènes
Je ne les réveillerai pas
J’crois que le sommeil
Leur donne un air de chat
Doux et fidèle
Ne les réveille pas toi non plus
Revenir à l’endroit
Où on s’est blessés
Je revois ton regard d'effroi
Quand on s'est jeté
Des souvenirs au visage
Des noms d’oiseaux de passage
Sur mes mains, gravés
Bien après les éclats
Je reste plantée là
En silence
Revenir à l’endroit
Revenir pour voir
Ce que j’en pense
Après les combats
Et même après des siècles de silence
Je reviens à l'endroit
Et je ne sais toujours pas
Ce que j'en pense
Je reviens à l'endroit
Où dorment les hyènes
Je ne les réveillerai pas
J’crois que le sommeil
Leur donne un air de chat
Doux et fidèle
Ne les réveille pas
Je ne les réveillerai pas
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